JUSTICE DE COPAINS = JUSTICE DE COQUINS - 20

Publié le par serge.petitdemange.over-blog.fr

Juillet 1994.

J’ai mes deux derniers garçons avec moi.

Stève, qui va avoir 16 ans, veut affirmer son ‘’indépendance’’.

J’accepte qu’il occupe le studio libéré en août 1992 par la mère de Jocelyne.

11 juillet :

Vers 15 heures, je descends le voir, constatant son absence.

Le studio est vide.

Le lit n’est pas fait, mais aucun vêtement lui appartenant n’est présent.

Je téléphone immédiatement au domicile de sa mère, distant de quelques kilomètres.

Il décroche et m’insulte, me tenant des propos hors normes pour un adolescent théoriquement bien éduqué.

Encore une situation imposée, dont je me serais bien passé.

Malgré mes différentes tentatives écrites, je ne l’ai pas revu depuis, mais ai continué de payé la pension alimentaire jusqu’à ses 25 ans.

Là aussi, hormis l’explication d’une manipulation de sa mère, je ne comprends toujours pas son attitude.

 

-o-

 

Samedi 31 janvier 1998.

J’assure mon droit de visite et d’hébergement de Maximilien, le frère cadet de Stève.

Il a 15 ans et demi.

Je le vois contrarié.

- Maman m’a dit de te dire qu’il fallait que tu me ramènes demain à 14 h, parce que j’ai un contrôle de maths lundi et je ne comprends rien.

- Ecoute, Max ; ta mère est bien gentille !, mais je ne te vois que trois jours par mois. Alors, je ne suis pas d’accord.

Il s’énerve, et fond en larme.

- Ne t’inquiète pas pour ton contrôle. Nous allons déjeuner. Je t’ai fait des frites comme tu aimes. Ensuite, je trouverai bien une solution.

Intérieurement, je réfléchis intensément quant à la résolution du souci de mon pitchoun.

Eurêka.

J’ai parmi mes relations un jeune homme, Karim ALAOUI qui, à passé 29 ans, avait repris ses études, et allait obtenir son diplôme de professeur de mathématiques.

Il habite à HYERES.

Je l’appelle dès le repas terminé, lui explique la raison de mon appel.

- Pas de problème, Serge. Passe avec Maximilien. Je verrai ce que je peux faire.

- Merci Karim.

J’ai passé l’après-midi entier chez Karim, à observer Maximilien.

La patience et la méthode de Karim ont rapidement porté leurs fruits.

J’ai assisté à la renaissante confiance en soi de Maximilien.

Connaissant la situation, Karim me propose de revoir Max demain dimanche, avant son retour chez sa mère.

« Sans problème », lui répondis-je.

Voulant toutefois m’assurer que la leçon avait été parfaitement assimilée, j’ai demandé à Karim de me faxer des problèmes, que Maximilien devait solutionner à la maison, sans son « professeur / sauveur ».

Aussitôt dit, aussitôt fait.

Une dizaine de problèmes attendait Max à notre arrivée, qui s’est immédiatement mis au travail.

Moins d’une heure plus tard, nous envoyions les résultats au « professeur de circonstance ».

Tout bon.

20 sur 20.

Comme convenu, nous sommes passés chez Karim, un peu avant 18 h le dimanche, à la fin de mon droit de garde et d’hébergement.

J’ai remercié sincèrement Karim.

Le lundi soir, Max m’appelait pour m’apprendre que son contrôle s’était « super bien passé ».

Il avait eu la meilleure note.

Je fus heureux pour lui, très heureux.

 

-o-

 

 

Samedi 14 février 1998.

2 semaines plus tard seulement.

C’est à nouveau mon week-end de garde.

Je me rends chez Hélène, que je vois à travers la fenêtre à barreaux de sa cuisine, au rez-de-chaussée.

Elle ne daigne pas se manifester.

Je sonne, constatant que le nom de mes enfants, le mien : PETITDEMANGE, figurant sur la plaque de la porte d’entrée, a été recouvert d’encre noire.

Illisible.

Max se présente à la fenêtre de sa chambre, au premier étage.

Il me demande si je peux lui donner 40,00 fr pour aller au cinéma avec ses copains cet après-midi.

« Je ne peux pas », lui dis-je, lui demandant de me rejoindre.

Il refuse, prétextant que cela pose trop de problèmes (?) avec sa mère, et referme sa fenêtre.

Je n’ai pas revu Maximilien depuis, mais ai continué de payer la pension alimentaire jusqu’à ses 24 ans.

Travaillant depuis plus de 6 mois, la pension étant prélevée sur ma retraite de marin, la mère de Max a attendu 6 mois pour demander la mainlevée.

 

-o-

 

Ayant récupéré un vieil ordinateur, je me connecte début mai 1997 sur le logiciel Minitel, voulant avoir le cœur net quant à l’existence éventuelle d’une famille à La Réunion.

Un numéro de téléphone apparaît.

Un « Alain PETITDEMANGE » vit dans l’île.

J’appelle, et tombe sur un répondeur :

« Bonjour. Je m’appelle Serge PETITDEMANGE. Mon père Marcel Eugène est décédé à Saint-Denis le 3 août 1981. Je souhaiterais savoir si nous avons un lien de parenté. Le cas échéant, merci de me rappeler. Bonne journée à vous. »

Moins d’une heure plus tard, mon téléphone sonne.

Je décroche.

Une voix féminine, enjouée, ma belle-sœur, m’apprend que j’ai un demi-frère de 40 ans.

Nous discutons de choses et d’autres, promettant de nous rappeler plus souvent.

Je les accueille chez moi à La MOUTONNE la première quinzaine de février 1998.

Un sacré gaillard, mon frère Alain.

Au premier petit déjeuner passé ensemble, j’apprends, par la bouche de sa femme Roselyne, que mon géniteur avait nié mon existence et, par voie de conséquence, celle de ma sœur Christiane et mon frère Marc.

Alain a vu s’écouler 40 ans de sa vie à ne pas savoir qu’il n’était pas le fils unique de Marcel Eugène.

40 ans à vivre dans un mensonge immonde, dont il n’était pas responsable.

Alain a fait preuve d’une maîtrise exceptionnelle.

Mais ça n’a pas dû être évident pour lui.

Comment un père digne de ce nom peut-il agir ainsi ?

Je lui règle son compte à titre posthume, Alain et Roselyne lui vouant une estime sans borne, ce que je comprends, compte tenu qu’ils ne connaissaient de lui que la face qu’il a bien voulu montrer.

Je crois que la réalité leur a fait beaucoup de mal.

Je n’y suis pour rien dans le mensonge de son menteur de père.

Samedi 14 février 1998 : ils m’accompagnaient chez Hélène le jour où Maximilien a refusé de me suivre.

Alain a assisté à ma détresse muette, à mon impuissance.

 

-o-

 

Les émissions télévisées concernant les élections prud’homales du 10 décembre 1997 vantant les mérites des divers syndicats, ont à nouveau fait surgir un passé douloureux, des plaies béantes, saignantes, aucunement cicatrisées.

Les BAUDET, MANTEUR / BODAURE, Jacqueline, Hélène, Jocelyne, mes enfants, mon état de santé, tout ceci constitue un mélange explosif.

N’étant pas d’une nature à me laisser faire, j’ai la très nette impression de refaire surface.

La colère, la rébellion, l’insurrection grondent.

Cela commence le 3 décembre 1997 par un recommandé envoyé au Préfet du Var, réceptionné le 5 décembre 1997 :

 

Monsieur le Préfet,

 

C’est en désespoir de cause que je m’adresse à vous, ne voyant pas de solution au problème que je subis.

Voici les faits :

-    Je fus embauché comme Directeur Commercial à la Société ECOCAR, 46, avenue Georges Clemenceau à TOULON du 1er Septembre 1987 au 7 Octobre 1988, date à laquelle me fut signifié mon licenciement, soi-disant pour « faute lourde ».

-    J’ai, bien entendu, entamé une procédure prud’homale le 9 Septembre 1988. Le jugement fut repoussé 13 fois, dont notamment 2 fois en raison de plaintes au Pénal sur initiative de mon ex employeur. Ces 2 plaintes, qui ont eu comme premier effet de retarder le jugement prud’homal, se sont soldées par un non-lieu à mon encontre pour la première, et par extinction d’elle-même pour la seconde.

Mis à part le temps qu’il a gagné, mon ex employeur a échoué dans sa manipulation de la Justice à des fins personnelles.

-    Le Jugement Prud’homal rendu le 30 Janvier 1994 (5 ans ½ après avoir débuté) me donne implicitement entièrement raison.

-    Entre le 7 Octobre 1988 et le 30 Janvier 1994, suite aux différents chocs psychologiques que j’ai subis (ce n’est jamais drôle de se retrouver dans le bureau d’un Juge d’Instruction, comme un vulgaire malfaiteur), je suis tombé gravement malade, et fut admis en longue maladie du  9 Juin 1990 au 9 Juin 1993, date à laquelle la Caisse Primaire d’Assurance Maladie me reconnaissait en invalidité définitive.

-    A l’époque des faits, j’étais marié et heureux, hormis les problèmes d’ordre professionnel que je subissais. Nous avions accédé à la propriété. Aujourd’hui, je suis divorcé depuis le 21 Mai 1996. Ma femme m’a abandonné. Elle a « craqué ».      

Je reviens au jugement Prud’homal :

J’avais demandé 200.000,00 fr de dommages et intérêts lorsque j’ai débuté la procédure, car je savais qu’il s’agissait d’un licenciement abusif, sans cause réelle et sérieuse.

Ce procès gagné m’a permis de me faire payer mes salaires en retard (Juillet, Août et Septembre 1988 payés en 1994 – une précision qui a toute son importance : j’étais rémunéré uniquement à la commission. Cela signifie que mes salaires étaient fonction du chiffre d’affaires que je réalisais et les diverses indemnités légales, mais pas les dommages et intérêts).

Cet argent a en majeure partie servi à régler des dettes contractées par nécessité.

La Loi sur le surendettement civil me fut d’un grand secours à l’époque.

Aujourd’hui, tout est régularisé.

Croyez-moi, Monsieur le Préfet, quand je dis que j’ai « remué du monde », écrivant par 3 fois à Monsieur François MITTERRAND, Président de la République à l’époque, rencontrant Madame Yann PIAT, députée du Var, début Septembre 1993 (elle avait accepté d’appuyer ma demande…)

Je suis ancien Marin.

J’ai volontairement donné 15 ans de ma vie à la France.                             

J’aurais totalement réussi ma reconversion s’il ne s’était s’agit de l’inqualifiable conduite d’un employeur indigne, dénué de scrupules.

Mon casier judiciaire est vierge.

Aujourd’hui, j’ai 51 ans.

Je suis en invalidité.

Je vis avec moins de 2.000,00 fr par mois après avoir fait face à mes engagements.

C’est anormal.

Je souhaite obtenir une aide financière quelconque qui viendrait parfaitement et justement compenser le manque à gagner que je subis contre ma volonté, et qui me permettrait de vivre décemment, notamment lorsque j’assure mon droit de visite et d’hébergement de mon dernier fils, et aussi pour que je puisse enfin me dire que  j’ai gagné totalement mon procès car, pour l’instant, je l’ai gagné, mais je suis le grand perdant, tant familialement, pécuniairement que psychologiquement, étant donné que ce qui m’a été réglé plus de 5 ans après ne représentait en définitive que mon dû.

Vous êtes mon dernier recours.

  

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