JUSTICE DE COPAINS = JUSTICE DE COQUINS - 8

Publié le par serge.petitdemange.over-blog.fr

Le soir, une fois ses enfants couchés, Chantal BODAURE va chercher le carton que j’avais remarqué.

Ce qu’il contient me fait froid dans le dos, m’écœure : des documents photocopiés par elle.

Et quels documents !

Je découvre avec stupéfaction que M. MANTEUR, mon employeur, a déclaré dérobés lors du cambriolage du 1er décembre 1987 (entre autres) :

·      la « KARCHER » n° 46304 référence 1391121, prêté à M. GALOIS en février 1988,

·      le magnétoscope (et non un magnétoscope, nuance qui aurait pu laisser supposer qu’il en possédait un autre) que je suis allé porter à réparer.

Cette réparation a été réglée par chèque de la société le 2 février 1988 pour un montant de 1.046,03 fr,

·      20.000,00 fr en espèces - selon toute vraisemblance, ceux-là même provenant de la vente à la famille des gens du voyage.

Je me souviens avoir blêmi devant ces mensonges, me demandant si je n’allais pas être inculpé de complicité dans ce qui semblait être une escroquerie à l’assurance.

Je n’étais pas arrivé à passé 40 ans, avec une belle carrière (certes mouvementée à une certaine époque) dans la Marine Nationale, pour subir un tel affront indépendamment de ma volonté.

J’ai aussitôt confisqué tous les documents puisqu’ils se trouvaient chez moi.

Il m’est devenu évident que mon emploi chez ECOCAR était menacé, mais pas au point où cette affaire allait m’emmener.

Je savais dorénavant trop de choses que je n’aurais jamais dû connaître.

 

-o-

 

Jocelyne et moi avons hébergé Chantal BODAURE et ses enfants jusqu’au samedi 14 mai 1988, date à laquelle nous l’avons aidée à aménager en tant que locataire à LA GARDE.

Ils y ont vécu jusqu’au 30 juin 1988.

Laure et André fréquentant une école privée de CUERS, je me rendais tous les jours, quand il y avait école, au nouveau domicile de Mme BODAURE, pour accompagner ses enfants, après avoir accompagné Jocelyne à la Préfecture Maritime à TOULON et avant de commencer ma journée professionnelle.

J’ai et suis toujours sensibilisé par la détresse des enfants.

Je laisse le soin d’imaginer l’ambiance qui régnait entre M. MANTEUR et moi au bureau.

-o-

 

Juin 1988 : chiffre d’affaires de 772 633,00 fr H.T. pour 13 voitures vendues par un vendeur et moi-même, en plus des milliers de kilomètres parcourus pour rencontrer des candidats franchisés (AROUTIAN de MARSEILLE – 2 contrats en cours, MOITARD de NICE, DUCAS de MONTPELLIER – trois contrats pour MONTPELLIER BEZIERS et NIMES, MORALES de GAP).

13.452,11 fr de salaire net, difficile à me faire payer.

Juillet 1988 : chiffre d’affaires de 282 380,00 fr H.T. pour 4 voitures vendues par le vendeur et moi-même, en plus des milliers de kilomètres parcourus pour rencontrer MM. MAROUX de VALENCE, LULLI de SAINT-NAZAIRE, LORENTZ de COURBEVOIE, tous candidats à la franchise.

M. MANTEUR ne me paie pas.

Août 1988 : aucune voiture vendue, donc aucun chiffre d’affaires réalisé par mes soins, mais plus de 11.000 kilomètres parcourus, notamment pour rencontrer des candidats :

·      le 2 : aller/retour TOULON / MONTPELLIER.

·      le 8 : aller/retour TOULON / VALENCE / SAINT ETIENNE.

·      le 9 : aller/retour TOULON / GAP.

·      le 11 : aller/retour TOULON / MONTPELLIER / MARSEILLE.

·      le 16 : aller/retour TOULON / NICE.

·      le 17 : aller/retour TOULON / AIX EN PROVENCE.

·      le 18 : aller/retour TOULON / VALENCE / SAINT-ETIENNE.

·      du 20 au 26 : aller/retour TOULON / SAINTES / SAINT-NAZAIRE / TRAPPES.

·      le 29 : aller/retour TOULON / MARSEILLE.

·      le 31 : aller/retour TOULON / GAP.   

Une constatation : je n’ai pas pris de congé.

Le vendredi 2 septembre 1988, j’arrive au bureau à 8 h 30.

Je ne suis toujours pas payé du mois de juillet et, même si je n’ai pas fait de chiffre d’affaires en août, des commissions contractuelles sur les ventes réalisées par le vendeur me sont dues.

J’ajoute à ma requête le remboursement contractuel des frais que j’ai engagés lors de mes déplacements du mois précédent, sur demande du gérant.

·      Il est hors de question que je vous paie, me dit celui-ci.

Chantal BODAURE a regagné le domicile conjugal.

Elle minaude devant son concubin retrouvé, veule, servile, hypocrite, chatte en chaleur, garce à souhait.

Elle est consciente qu’elle a beaucoup à se faire pardonner.

Et moi, je suis l’aiguillon qui sait tout maintenant.

Mon sort est scellé ce matin-là.

Je quitte le bureau en prenant bien soin d’indiquer verbalement qu’il ne faut pas compter sur un départ volontaire de ma part, mais que, d’autre part, je refuse de continuer à travailler gratuitement.

De retour chez moi, je fais venir un médecin, qui me met en arrêt maladie pour une première quinzaine de jours.

Ensuite, je me rends à la Direction Départementale de la Médecine du Travail, pour y rencontrer le Directeur, la Directrice en l’occurrence, afin de lui expliquer ma situation.

Je ne suis en réalité pas malade, mais j’ai besoin d’une couverture, pour justifier le fait que je ne travaille pas, mais n’étant pas aussi licencié.

Elle comprend parfaitement ma situation, me demandant toutefois de faire en sorte que cette situation ne dure pas trop longtemps.

Aujourd’hui encore, je la remercie.

Elle n’était pas obligée d’accepter.

Toujours ce 2 septembre, j’envoie un recommandé à M. MANTEUR, le mettant en demeure de me payer mon dû.

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