JUSTICE DE COPAINS = JUSTICE DE COQUINS - 9

Publié le par serge.petitdemange.over-blog.fr

TOULON le  2 septembre 1988.

Recommandé avec A.R.

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Monsieur,

 

Sachez que j’en ai assez, tous les mois, de quémander mon salaire, mon dû.

Cela fait un an, le 1er septembre 1988, que je travaille chez vous en tant que Directeur commercial, cela fait un an où, tous les mois, revient le même problème, et où tous les mois vous payez quand même, de mauvaise grâce.

Il apparaît que vous souhaiteriez que l’on travaille pour vous bénévolement.

Vous avez abusé de ma patience, entre autres.

Aujourd’hui, je vous mets en demeure, par la présente, de me régler les sommes que vous me devez contractuellement, ainsi que les primes, dans leur intégralité, pour les franchises signées (voir tableau joint).

Dans la foulée, j’accepterais un licenciement pour raison économique, ceci afin d’adopter une attitude conciliante, mais ne comptez pas sur un départ volontaire de ma part.

Dans le cas où je n’obtiendrais pas satisfaction à cette proposition, et ce pour le mardi 6 septembre 1988 :

1.   j’informe votre compagnie d’assurance, Monsieur LAUCHE, ainsi que la brigade de gendarmerie de LA ROQUEBRUSSANNE, de votre escroquerie à l’assurance.

Il faudra en effet que vous puissiez justifier le cambriolage de votre magnétoscope (entre autres) début décembre 1987, à votre domicile de ROCBARON, et la réparation dudit magnétoscope, le 25 janvier 1988 par la société S.E.S. de TOULON.

Je vous rappelle que c’est vous qui m’avez demandé d’aller le porter à réparer, me rendant ainsi complice involontaire de votre délit.

Quant à la « Karcher », même si, comme vous me l’avez dit, vous avez déclaré l’avoir retrouvée, il reste le constat d’huissier, et la suspicion sera présente, à n’en pas douter.

2. Lorsque votre concubine, madame Chantal BODAURE, après avoir quitté votre domicile, s’est présentée chez moi, en mon absence, le mercredi 4 mai 1988, accompagnée de vos deux enfants, prétextant que vous la menaciez de mort, mon épouse n’a pu faire autrement que de leur donner l’hospitalité.

A mon retour de BRUXELLES, le jeudi 5 mai 1988, madame BODAURE a compris que je n’appréciais guère, pour ne pas dire du tout, cette situation et, pour me tempérer, m’amadouer peut-être, m’a proposé, par écrit manuscrit de sa main, d’exploiter une méthode de création d’entreprise de franchise que vous auriez mies au point.

Elle n’a pas un seul instant hésité à vous poignarder dans le dos.

C’est ainsi que j’ai appris que vous aviez mis au point cette méthode, qui va radicalement à l’encontre de la mise en place de franchisés en France, donc de mes intérêts.

3. Depuis le mois de juin 1988, j’ai été obligé de me mettre sur liste rouge, car mon épouse et moi-même en avions assez d’être le bureau des pleurs de votre concubine et de son ami et amant, Monsieur Roger DECOUDRE qui, je crois, a travaillé avec vous dans une affaire de bateaux.

4. Monsieur Philippe PONAIN annule son contrat de franchise.

Il a eu la délicatesse de me destiner une copie du courrier qui vous a adressé.

Pour ma part, j’ai fait mon travail : votre inconséquence ainsi que celle de votre secrétaire annihilent tous mes efforts d’extension de l’entreprise.

5. Si vous n’êtes pas content de mon travail, je vous rappelle que vous aviez le loisir de ne pas donner suite à ma période d’essai contractuelle.

Compte tenu que je n’ai jamais voulu avoir un « fixe » chez vous, j’estime que mon travail a été plus que rentable.

Juste un aperçu : du 1er septembre au 31 décembre 1987, j’ai réalisé un chiffre d’affaires hors taxe de 2.358.672,00 fr, pour 36 voitures neuves vendues, soit une moyenne de 9 voitures par mois, et un hors taxe mensuel de 589.668,00 fr.

En trois mois de présence de Monsieur VERGAIN (je m’empresse de dire qu’il n’est pas dans mes intentions d’entamer la polémique avec lui, mais de constater des faits), il a réalisé un chiffre d’affaires hors taxe de 1.067.957,00 fr, pour 21 voitures neuves vendues, soit une moyenne de 7 voitures par mois, et un chiffre d’affaires hors taxe moyen mensuel de 355.985,67 fr.

J’ajoute que, dans le même temps, je préparais la mise en place des franchisés, et vous serez bien obligé de reconnaître les jours entiers que j’ai passés à taper à la machine, en raison de la carence de votre secrétaire et concubine.

Je suis prêt, s’il le faut, à exiger les bilans comptables.

6. Durant sa présence chez moi, madame Chantal BODAURE nous a avoué, à mon épouse et moi-même, que vous « auriez » été condamné en 1984 pour proxénétisme, et que vous « seriez » interdit de séjour en Belgique et au Luxembourg.

Je vous demande d’avoir le courage de confirmer ou infirmer cette confidence.

Étrange toutefois qu’une personne, ressortissante belge, me l’ait servi sur un plateau.

Il n’y a pas de fumée sans feu.

Comprenez-moi : je ne vous juge pas, mais si cela s’avérait bien réel, compte tenu du fait que vous ne respectez pas mon contrat de travail, mon éthique me pousserait à informer Messieurs PATRES, TURON, LERCHE, VERGE, PONAIN, AROUTIAN, MOITARD, DUCAS, MORALES, MAROUX, LULLI et enfin LORENTZ car, dorénavant, rien ne me prouve que vous respecterez le contrat de franchise que je leur ai proposé, et qui a été signé par les 7 premiers.

Comprenez que je ressens une grande responsabilité dans ces alliances commerciales avec des personnes qui m’ont toutes fait confiance.

Mon éducation et mon devoir me contraindraient à les en informer, en leur envoyant une copie de la présente.

Surtout, ne perdez pas de vue que, pour ma part, je souhaite la conciliation, même si cela doit vous coûter un  peu, entre mes salaires, les frais, l’indemnité de licenciement, l’indemnité de préavis pour 6 mois et les congés payés réglementaires.

Dans quelque temps, ce ne sera plus qu’un mauvais souvenir que nous oublierons l’un et l’autre.

En attendant, et compte tenu de la situation immédiate, je me vois dans l’obligation de vous interdire l’usage de mon nom patronymique pour tout acte commercial, quel qu’il soit (envoi de mailing, réponse au courrier ou téléphone etc.) et ce au sens le plus large du terme.

 

PS

J’ai rencontré tout à fait par hasard Monsieur ESTHIN de la société SUDECO, votre comptable.

Je lui ai posé la question relative à mes frais, que vous refusez de me rembourser.

Comme je le savais, à partit du moment où il existe un accord contractuel, et sur justificatifs officiels, vous devez me rembourser intégralement.

Dans le cas où vous accepteriez ma tentative d’accord amiable, je pense que vous aurez besoin du concours de Monsieur ESTHIN pour la partie financière.

Je le mets donc en copie de la présente, pour information.

 

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